« Nous obéissons à la loi, pas aux hommes politiques. » Jeudi 21 avril, le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, a répondu aux virulentes critiques adressées à l’institution par une partie de la classe politique allemande. Si la réunion du conseil des gouverneurs n’a donné lieu qu’à des annonces techniques sur les achats de titres – le taux directeur est resté inchangé à 0 % –, l’Italien a profité de la conférence de presse pour rappeler avec fermeté l’indépendance de la banque centrale. « Nous avons pour mandat de chercher à atteindre la stabilité des prix pour toute la zone euro, pas seulement pour l’Allemagne », a-t-il martelé. « Il s’est prêté à un délicat exercice de communication, et il s’en est plutôt bien sorti », juge Pascale Seivy, du groupe bancaire Pictet.
Depuis quelques semaines, les conservateurs d’outre-Rhin tirent à boulets rouges sur les mesures accommodantes de l’institution. Selon eux, ses taux bas ruinent les épargnants de Berlin ou Munich, tandis que ses rachats de dettes publiques alimentent le laxisme budgétaire des pays du Sud, comme le Portugal ou la Grèce. Le 10 avril, le puissant ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, a même accusé M. Draghi d’être en partie responsable de la montée de l’extrême droite dans son pays…
Taux réels pas si basLoin de perdre son sang-froid, le patron de la BCE a répondu avec calme. Il a développé un argument-clé, partagé par nombre d’économistes : les taux bas ne sont pas la seule conséquence des choix monétaires. Ils sont…
(sources Le monde Eco)